« Solidaire sur la route de tous les dangers »

Caritas International Belgique « Solidaire sur la route de tous les dangers »
Caritas International Belgique « Solidaire sur la route de tous les dangers »
Caritas International Belgique « Solidaire sur la route de tous les dangers »
Caritas International Belgique « Solidaire sur la route de tous les dangers »
24/09/2015

“La cocotte minute syrienne a explosé”, c’est ainsi que Sandra Awad décrit l’afflux actuel de réfugiés. Sandra vit à Damas et travaille pour Caritas Syrie, où 12 millions de personnes ont besoin d’un soutien humanitaire. 4,5 millions de Syriens ont fui vers l’étranger, dont 350.000 vers l’Europe.

Roger, 17 ans est l’un d’entre eux. Lui et sa famille vivent à Damas. « Mon père a vendu la maison pour pouvoir payer le trajet, même si ça revient à courir au suicide », raconte Roger à Caritas. « Tout comme je pense que rester ici est de l’ordre du suicide. Chaque jour, une bombe nous tombe sur la tête. L’année prochaine, j’aurais dû m’engager dans l’armée et combattre pour une guerre que je ne comprends pas. Je préfère encore mourir en Méditerranée », comme l’un des 3.000 réfugiés cette année. Pour des centaines de milliers d’autres comme Roger, le voyage aura été long, dur et dangereux.

Cet été, tout le réseau Caritas s’est engagé aux côtés des réfugiés sur la route de l’exil, de la Grèce à la Belgique, grâce au soutien de centaines de bénévoles.

GRECE

Sur le seul mois d’août, 110.000 réfugiés sont arrivés sur le sol grec. La plupart via les frontières turques et de petites îles de la Mer Egée comme Chios, Kos ou Lesbos d’où ils prennent un ferry pour rejoindre Athènes. Ils dorment sur les places, dans les parcs et dans les camps, mais n’y restent pas longtemps. Ils reprennent la route, direction la Macédoine où les besoins sont énormes.

 

Chaque jour, 3.000 à 6.000 réfugiés passent la frontière gréco-macédonienne. Les Nations Unies s’attendent à ce que ce nombre augmente durant les prochains mois. Caritas distribue des biens alimentaires (nourriture et boissons) et donne accès à des sanitaires. Plus de photos.

MACEDOINE

La plupart des réfugiés arrivent en Macédoine via Gevgelija, une ville frontalière d’environ 15.000 habitants. Les organisations d’aide aux réfugiés essaient, tant que faire se peut, de distribuer à manger et à boire, mais le plus gros problème reste l’accueil de nuit, très largement insuffisant. Une seule solution : dormir dehors comme en Grèce. Mais les réfugiés sont épuisés.

 

Caritas tente de trouver des logements au moins aux femmes et aux enfants. De Gevgelija, pratiquement tous reprennent la marche (environ 150 kilomètres) jusqu’à Tabanovce, une ville frontalière avec la Serbie. Ceux qui en ont encore les moyens prennent le train, le bus ou le taxi. Plus de photos.

SERBIE

La frontière entre la Macédoine et la Serbie est provisoirement ouverte. Et les réfugiés la traversent par poignée. Le premier village qu’ils rencontrent sur la route est Miratrovac. Pour s’enregistrer légalement, il faut encore continuer son chemin jusqu’à Preševo. Y passent environ 2.000 personnes par jour. Parfois le double ou le triple.

 

Ce flux imprévisible rend encore plus compliqué le travail d’enregistrement, l’accueil et l’aide d’urgence. Les partenaires locaux tournent à trois shifts par jour. Et de plus en plus de personnes passent outre la procédure d’enregistrement. Il n’existe donc par de recensement précis, les passeurs sont de plus en plus organisés et trouvent d’autres moyens d’accéder au pays suivant. Les conditions sanitaires à Preševo se sont améliorées depuis le début de la crise, mais la situation reste encore très chaotique.

 

Jusqu’il y a peu, les personnes stationnées à Preševo continuaient leur route vers la Hongrie. Mais le pays  a fermé ses frontières depuis le 15 septembre. Les barbelés, les grillages, les canons à eaux et plus récemment la construction d’un mur ont contraint et forcé les réfugiés à dévier leur route par la Croatie. Plus de photos.

SLOVENIE

La Slovénie s’attend à une vague migratoire importante dans les prochaines semaines. Caritas a déjà installé ses premiers centres d’accueil et préparé des milliers de packs alimentaires. Caritas a également identifié toutes les routes possibles et mobilisé des centaines de bénévoles. En Slovénie, les réfugiés auront la liberté de se reposer et de reprendre des forces. Le gouvernement slovène n’a imposé aucune restriction. Les réfugiés d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan peuvent y séjourner jusqu’à six mois. Pour l’instant, la plupart d’entre eux décident rapidement de continuer leur route vers l’Autriche, ou comme ces dernières semaines vers la Belgique, la France et l’Allemagne où des centaines de bénévoles ont accueilli les réfugiés. Plus de photos.

Nous sommes face à une crise des solidarités, pas à une crise migratoire !

Caritas Europa demande aux leaders européens de reconnaitre qu’il ne s’agit pas seulement  d’une crise des réfugiés, mais d’une crise des solidarités. Caritas Europa appelle à des actions concrètes face à une crise sociale, économique et politique qui plonge des millions d’européens dans la pauvreté et entraine au passage des millions de réfugiés dans le chaos. « Un demi-million de réfugiés, ce n’est une goutte dans notre océan de 500 millions d’habitants ». L’Europe a les moyens, les organisations et la solidarité nécessaires pour aider les réfugiés.

 

L’automne est là, et derrière lui l’hiver. Les perspectives ne sont pas réjouissantes mais le réseau des Caritas européennes poursuivra ses efforts pour venir en aide au plus grand nombre.
Vous pouvez nous aider à aider, en versant votre don sur le compte BE88 0000 0000 4141 en mentionnant « migrant » en communication ou online.

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